Groupe d’étude en français :
lundi 16 octobre de 16h30 à 18h30
avec Fabienne Bauwens, prêtre zen et assistante-enseignante zen.
Nous étudierons ensemble 2 textes de David Brazier et Stephen Batchelor sur la voie et le vœu.
Extraits des livres ‘Un Bouddha au cœur sensible‘ de David Brazier et ‘After Buddhism: Rethinking the Dharma for a Secular Age‘ de Stephen Batchelor
La voie du milieu, l’octuple sentier, ne fournit pas de moyens pour éliminer la souffrance. C’est l’aboutissement noble provenant de notre confrontation à la réalité de la souffrance et du travail courageux et authentique que nous effectuons ensuite sur ce qui s’élève en nous. Si nous faisons cela, les huit principes sur la voie décrits par le Bouddha, ne sont plus des moyens en vue d’une fin. Ils sont simplement la description d’une vie authentique. L’octuple sentier procède du travail spirituel décrit par les trois premières vérités….
L’inspiration est étroitement associée à l’aspiration. Quand nous sommes inspirés, nous aspirons. Quand nous aspirons, les choses nous inspirent beaucoup plus facilement. L’une ne va pas sans l’autre. La parole juste est l’expression de l’inspiration et de l’aspiration. Dans le bouddhisme, l’expression de l’aspiration s’appelle : vœu. …
Un vœu n’est pas soumis à la condition de sa possibilité. Un vœu émerge de la profondeur d’un sentiment. Il relie notre petite existence à une grande histoire. Il se place au centre d’une force organisatrice. Il met une personne sur la voie. Le sens de l’identité de cette personne change… Toute l’énergie coule dans la même direction. Le vœu a un effet organisateur sur la personnalité.
David Brazier, un Bouddha au cœur sensible
Cette voie, que Gotama appelle une voie «médiane» ou «centrée», décrit un mode de vie qui inclut tous les aspects de l’humanité d’une personne. Voici la définition classique : « Et voici le chemin : le chemin à huit branches : vision complète, pensée complète, parole complète, action complète, moyens de subsistance complets, effort complet, pleine conscience, concentration complète. » Je traduis sammā par « complet », plutôt que comme le « juste » plus habituel. C’est ce que signifie littéralement le terme ; l’expression sammā sambuddha, par exemple, signifie une personne complètement éveillée, et non une personne justement éveillée. « Complet » n’a pas la connotation moralisatrice du « juste » et suggère comment chaque élément du chemin peut devenir une partie intégrante d’un tout (« intégral » vient du latin integer = entier). Le chemin octuple est un modèle pour une vie centrée, équilibrée, harmonieuse et intégrée au lieu d’être déséquilibrée, discordante et fragmentée. Ce n’est pas une recette pour une existence bouddhiste pieuse dans laquelle le pratiquant fait tout correctement et ne commet rien de mal. Le but de cette quadruple tâche, selon moi, est de mener une vie intégrée. C’est peut-être pour cette raison que cultiver l’octuple chemin est présenté comme la quatrième facette de cette tâche, même si elle est déjà implicite dans les trois autres. Logiquement, une vie intégrée est le résultat du fait d’avoir embrassé le monde de la souffrance, d’avoir
abandonné la réactivité et d’avoir vu la réactivité cesser. À partir de cet espace immobile et vide, on répond alors par des intuitions, des pensées, des intentions, des mots et des actes qui ne sont pas déterminés par la réactivité.
Stephen Batchelor, After Buddhism: Rethinking the Dharma for a Secular Age
‘Lecture d’un soutra au clair de lune’ – peinture zen dmoine chinois Jifei Ruyi (J. Sokuhi Nyoichi, 1616-1671) représentant le moine chinois Yinyuan Longqi (1592-1673), connu pour avoir fondé la secte Obaku du zen au Japon.